Le changement climatique et ses conséquences inquiétantes sur la peau

 

Le changement du climat mondial évolue à un rythme sans précédent. Il peut être causé par plusieurs facteurs, incluant les variations du rayonnement solaire, la circulation océanique, la tectonique des plaques et bien sûr l’activité humaine.

 

Aux prises avec une crise existentielle sur le climat qui s’accompagne de catastrophes à répétition, les soins de la peau pourraient ne pas sembler une priorité. Toutefois, les dermatologues sont de plus en plus préoccupés par les changements climatiques et leurs effets sur la peau.

 

Auparavant perçu comme un facteur de risque, le changement climatique est devenu un multiplicateur de risque étant donné l’aggravation rapide des préoccupations de santé reliées au climat. De nombreuses études sont faites sur tous les organes et plusieurs causes de pathologies sont attribuables au changement climatique. Et pourtant, le plus grand organe de notre corps semble tomber dans l’oubli…

 

Portrait de la situation

 

Voici un aperçu de ce qui nous attend prochainement et comment mieux s’adapter en matière de soin de la peau selon le Dr Misha Rosenbach, directeur du programme de formation en dermatologie de l’université de Pennsylvanie et membre de l’American Academy of Dermatology’s Expert Resource Group.

 

Phénomènes climatiques étranges qui perturbent le niveau d’humidité de la peau

 

Nous sommes en hiver et vous êtes de retour d’un séjour au Mexique. Avec le passage soudain du climat chaud du Mexique au climat glacial de Montréal, votre peau fait des siennes… Dorénavant, ses changements d’humeur seront de plus en plus fréquents. Même si la planète se réchauffe, tous les jours ne sont pas cléments. Les irrégularités de la température se traduisent par une variation radicale dans le taux d’humidité de la peau.

 

Passer de -20 à 5  en très peu de temps, ça ne relève pas de la fiction, ça fait partie de la vie dans plusieurs régions du monde et comme l’effet yo-yo est très néfaste, mieux vaut contrer ses impacts. Les experts proposent d’intégrer dans sa routine des produits à l’acide hyaluronique, un ingrédient léger qui bloque l’humidité dans la peau qu’il fasse froid, chaud, qu’il pleuve ou qu’il neige… ou tout ce qui peut arriver dans une même semaine !

 

Une exposition aux rayons UV intensifie le photo-vieillissement et les maladies graves

 

Notre peau est de plus en plus exposée aux rayons ultraviolets, mais au-delà de cette exposition, certaines données probantes démontrent qu’à cause des températures plus élevées et de la couche d’ozone amoindrie, certaines longueurs d’onde de lumière pourraient pénétrer plus en profondeur dans la peau. On estime qu’une perte de 1 % de la couche d’ozone peut augmenter de 2 % l’incidence d’un mélanome.

 

Tout cela mène à une possibilité accrue de photo-vieillissement et à un taux plus élevé de cancer de la peau. En ce moment, selon le Skin Cancer Foundation, c’est une personne sur cinq vivants en Amérique qui développe une forme de cancer de la peau avant d’avoir atteint l’âge de 70 ans. Avec les changements climatiques, l’Organisation mondiale de la santé estime que d’ici 2050, notre population connaîtra une augmentation de l’incidence du cancer de la peau de 10 %.

 

Les conseils d’usage habituels s’appliquent : éviter les expositions solaires prolongées, porter un chapeau et des vêtements légers, mais couvrants et appliquer (et réappliquer—le dira-t-on assez ?) une bonne crème de protection solaire.

 

La pollution augmente les rides, les taches, l’irritation…

 

Plus il y a de CO2 dans l’air, plus elle est polluée et moins la peau la tolère. Une récente étude publiée dans le US Library of Medicine a démontré que des polluants atmosphériques génèrent des radicaux libres, de l’inflammation, affaiblissent la barrière de la peau et interfèrent avec la microflore cutanée. Une autre étude publiée dans Elsevier associe la pollution ambiante avec le vieillissement prématuré de la peau avec l’apparition plus importante de rides, de taches et d’irritation.

 

La meilleure façon de protéger sa peau est de façon topique. Les scientifiques confirment que certaines particules fines causent des dommages au niveau cellulaire et pour se protéger du stress oxydatif, il faut appliquer des antioxydants au quotidien. Ils limitent la perte en eau et aident à réparer la peau endommagée.

 

Les infections cutanées et les maladies de peau inflammatoires associées à la hausse de température

 

Des conditions plus chaudes sont assurément reliées à une plus grande prévalence des infections bactériennes et fongiques et des affections cutanées virales et inflammatoires. Les dermatites, eczéma, rosacée et urticaire en sont des exemples fréquents. Ces maladies prennent naissance de partout. Inutile de mentionner que la prévention est le meilleur outil pour se protéger d’éventuelles épidémies relatives au changement climatique.

 

Sommes-nous trop tard ?

 

Selon le Dr Rosenbach, les gens ne doivent pas se décourager, mais rester positifs. « Nous avons la science pour comprendre ce qui se passe et les outils pour nous protéger. Il s’agit juste d’amorcer le changement », affirme-t-il.

 

Une grande majorité de personnes partage la conviction qu’un monde basé sur la solidarité reste la seule issue possible. Cette conviction découle des problèmes actuels de notre planète et de leurs solutions qui exigent la contribution de tous. Le jeu de mots n’aura jamais pris autant de sens : c’est le moment où jamais de sauver sa peau !